Manuel du greenwashing : comment repérer cette pratique ?

Le greenwashing ? Non, cela ne consiste pas à nettoyer ses plantes vertes. C’est une mise en avant de la part d’une entreprise de ses « engagements écologiques » pour enjoliver son image de marque, alors qu’en réalité aucune mesure n’est prise, ou bien très peu, en faveur de l’environnement.
L’« écoblanchiment » en français, prend vie en 1970, quand l’on commence à se rendre compte du manque de durabilité de notre mode de consommation. Pour réagir, et au lieu d’appliquer des gestes concrets qui sacrifieraient le prix des produits ou leur chaîne de production, certaines entreprises ont préféré stratégiquement et simplement redorer leur image marketing.
Pourquoi cela pose-t-il problème ?
Premièrement, c’est un mensonge de plus au consommateur mais surtout, cela fait de l’ombre aux entreprises réellement engagées pour l’environnement. En effet, prétendre faire du green permet à certaines marques de coupler prix attractif et belle image de marque. Alors qu’une entreprise qui s’efforce d’apposer des labels, produire local et respectueux aura des prix unitaires plus justes, mais plus hauts.
Rassurez-vous, cette pratique est repérable à condition d’être consciencieux de son mode de consommation. Voici les bonnes questions à se poser :
Quelles sont les matières utilisées et sont-elles certifiées ?
Tournez-vous vers des matières écologiques telles que le coton bio, le chanvre ou le lin. Si les matières sont recyclées ou upcyclées c’est également une bonne piste. Si vous achetez des produits cosmétiques : regardez les ingrédients, sont-ils des noms de plantes ou des mots remplis de consonnes dont vous ignorez le sens ? Si vous achetez du textile : lisez les étiquettes en évitant le polyester, le polyamide, l’acrylique et tout autre matière néfaste.
Les labels et certifications vous permettront de certifier que les matières utilisées sont en effet écologiques, en voici quelques-uns qui vous mettront sur la piste des marques éthiques :
- GOTS : Global Organic Textile Standard. Il signifie que les tissus contiennent des fibres biologiques certifiées.
- Oeko-tex : Garantit des substances non nocives, produites durablement et socialement responsables.
Plein d’autres certifications existent comme GRS, qui certifie une matière recyclée, FSC qui vous informe que le papier est généré d’une forêt durable ou encore OCS qui vérifie la quantité de matière organique. L’appellation Origine France Garantie ne vous permettra pas de savoir si les tissus utilisés sont biologiques, mais vous garantira une production et un savoir-faire local, qui sont des bons indicateurs d’une marque qui soigne sa chaîne de production.
Quelle transparence y a-t-il derrière la production ?
La marque affiche-t-elle ouvertement les conditions de travail de ses ouvriers ? A-t-elle décidé de réduire la production à un périmètre plus local et donc contrôlé ? Évite-t-elle la sous-traitance (qui permet souvent aux entreprises de fast-fashion de se dédouaner des conditions de travail pénibles de leurs employés) ?
Regarder sur le site est une bonne première démarche, mais nous n’avons accès qu’aux informations que la marque a bien voulu nous donner. Si vous avez des doutes, écrivez leurs. Si vous n’avez pas de réponse, c’est une mauvaise réponse. Si en revanche la marque est facile à contacter, qu’elle répond à vos questions et n’a rien à cacher, c’est une bonne réponse !
Toutefois, il faut se méfier de certains termes trompeurs comme : « conçu en France » ou « désigné en France ». Cela nous informe que le produit a été pensé en France mais ne nous en dit pas plus sur sa production.
À quel prix ?
Opter pour une production respectueuse de l’environnement a forcément un prix : s’il est trop bas, c’est que quelque part dans la chaîne, quelqu’un n’est pas payé à sa juste valeur. C’est le cas des marques qui proposent tout le temps des réductions, il faut se méfier. Faire des réductions revient à inciter à la surconsommation, d’où l’enfer des soldes, mais ça, nous en parlerons dans un autre article.
À quel rythme ?
Si la marque en question sort des collections très régulièrement, c’est qu’elle n’est pas tout à fait dans une démarche responsable car ses produits, faute de mode, ne seront pas faits pour durer dans le temps. Si au contraire elle sort des collections deux fois par an, ne suit pas toutes les tendances mais propose plutôt des articles intemporels qui vous dureront longtemps. Si cette dernière fonctionne en précommande pour réduire ses stocks, c’est une possiblement marque éthique.
Vous l’aurez compris, pour outrepasser la couverture soignée des pratiquants de greenwashing, il faut apprendre à chercher plus loin que ce que l’on vous raconte.
Une marque qui n’a rien à cacher présente toutes les informations citées précédemment sur son site. Si au bout de cinq minutes de visite sur ses onglets vous avez encore des doutes, c’est que la marque en question ne répond pas à vos attentes.
Au cas où vous vous demandiez, voici ce qu’il en est pour Splice concernant les critères évoqués :
- Nos vêtements sont faits en lin et les coutures sont faites en coton pour permettre au vêtement d’être compostable
- Le tissu ne l’est pas car notre tricoteur et notre atelier de confection ne se sont pas faits labeliser. Mais le fil est bien certifié GOTS
- La teinture est certifiée Oeko-tex
- Nous possédons l’appellation Origine France Garantie car 96% de notre prix de revient est français (seule la filature est faite en Pologne, pour plus d’infos, voire notre article la route du lin)
- Si vous voulez en savoir plus sur nos méthodes de production, allez voir l’article cité dans le point précédent, de nombreux projets arrivent pour vous donner plus de transparence concernant nos coûts, nos ouvriers, nos matières… Nous avons hâte de vous en montrer plus
- Nos prix en témoignent, chaque personne qui contribue à la fabrication de nos vêtements est payée justement
- Nos vêtements sont simples, épurés, intemporels : faits pour durer longtemps
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