
L’Origine du lin
Saviez-vous que la toile de lin était le textile le plus ancien au monde ? Les égyptiens l’utilisaient déjà, et les premières traces de l’utilisation de la fibre naturelle sont cependant plus anciennes encore.

Qu’est-ce que le lin
Plante herbacée très fugace dotée de feuilles simples et de fleurs colorées à 5 pétales.
Le lin est une fibre naturelle et renouvelable. Connue pour sa solidité, elle est utilisée tant pour fabriquer des tissus dans l’habillement ou la décoration que dans l’industrie du sport ou de l’automobile, du fait de sa légèreté et de ses propriétés (absorption des vibrations dans les skis ou dans les enceintes acoustiques, résistance au choc dans les casques etc…).
D’où provient le lin
La France produit 80% de la production mondiale, plus 110000 Tonnes sont cultivées en France chaque année ce qui en fait le premier producteur mondial. Elle exporte 95% de sa production, principalement vers la Chine, où sont localisées de nombreuses usines de transformation (filature et tissage). La Haute-Normandie, où se concentrent 50% des surfaces de lin français, assure pour sa part 25% du marché mondial.

Quelles sont les propriétés du lin
Tisser ou tricoter la fibre de lin présente de nombreuses qualités appréciées des consommateurs : légère et confortable, elle est thermorégulatrice en toute saisons et régule l’humidité ; elle est également anallergique et possède une affinité tinctoriale.
Le savoir-faire

Le lin, c’est une passion qui se transmet de génération en génération en Haute-Normandie, dans le Nord-Pas-de-Calais et en Picardie. Les liniculteurs, souvent regroupés en coopératives, exploitent les sols de ces régions dont le climat en été, doux et humide, est propice à sa culture.
Filière d’excellence locale, la filière lin européenne est aussi vecteur d’innovation et garante d’une totale traçabilité de la fibre aux tissus.
La fibre de lin européenne est produite dans une bande géographique allant de Caen à Amsterdam : responsable et, éthique, la fibre de lin est 100% végétale et compostable ; elle est produite dans le respect de l’organisation internationale du travail.
Une culture respectueuse de l’environnement, le lin est un acteur du développement durable

Dans un contexte où le réchauffement climatique est de plus en plus préoccupant, ce textile naturel comporte des atouts environnementaux non-négligeables. En effet, le lin ne nécessite aucune irrigation, sa culture utilise peu d'intrants et l'ensemble des co-produits issus de sa transformation sont utilisés et recyclables. Il contribue ainsi au maintien de la biodiversité des agro-systèmes et des paysages.
Véritable puits à carbone, le lin est également acteur de la lutte contre le réchauffement climatique.
Le parcours du lin

Du semis à l’arrachage, le lin fabrique une fibre légère et résistante en 100 à 120 jours. Le meilleur terroir pour sa culture associe un climat tempéré maritime et des sols profonds.
Semis
En France, le semis se fait entre le 15 mars et le 15 avril dans une « terre amoureuse » comme l’appelaient autrefois les paysans. Cette terre doit être bien affinée sur le dessus, meuble en profondeur, retassée en surface et bien réchauffée pour permettre une levée rapide. La graine est très petite, on en sème 2000 au mètre carré pour récolter autant de tiges fines, porteuses des fibres.
Floraison
“Qui n’a pas vu un champ de lin en fleur, n’a rien vu de beau” une maxime que tous les Cauchois connaissent ! Le Pays de Caux est reconnu pour être un terroir d’excellence pour le lin. Si les graines ont été semées le 30 mars, la floraison des champs de lin est optimale aux environs du 15 juin. Chaque fleur ne fleurit qu’une seule demi-journée et se fane autour de midi.
Arrachage
Contrairement à la plupart des cultures qui sont fauchées, le lin est arraché avec du matériel spécifique : l’arracheuse de lin. Cette étape préserve les fibres au maximum car celles-ci descendent jusque dans la racine. Après son arrachage, le lin est étalé au sol sur le champ pour permettre le rouissage.

Rouissage
C’est un procédé naturel, au cours duquel les micro-organismes développés sous l’action de l’humidité et de la chaleur se développent et attaquent les « ciments » qui attachent la fibre au reste de la plante, ce qui favorise le teillage ultérieurement. Indispensable pour une bonne qualité de fibre, le rouissage doit être porté à son optimum en fonction des conditions météo ; il doit aussi être homogène.
Enroulage
Une fois bien roui le lin est récolté par beau temps, souvent début septembre, environ six semaines après son arrachage. C’est une opération à risque car un excès de rouissage détériore la qualité de la fibre. Cette récolte est ensuite stockée chez l’agriculteur qui la transportera au teillage tout au long de l’année.
Teillage
Le teillage est l’extraction de la fibre des pailles de lin. Il s’effectue lot par lot. Généralement, un lot représente au plus un champ de lin.
C’est une opération 100% mécanique au cours de laquelle on vient broyer la paille pour obtenir différents types de fibre : La fibre longue, communément appelée « filasse ».
Les fibres courtes aussi appelées étoupes de teillage
Les anas , fragments ligneux du lin, qui seront ultérieurement valorisés sous forme de litières animales, de paillages horticoles ou pour de l’aggloméré.
La teilleuse doit être réglée de façon optimale pour que l’on puisse obtenir le meilleur de chaque lot.
Le teillage nécessite un savoir-faire et une connaissance de la fibre que les opérateurs acquièrent par l’expérience.
En fin de teillage, des échantillons représentatifs du lin teillé sont prélevés.
Les fibres longues et les étoupes sont ensuite classées en fonction de leur qualité.
La filature
La filature comprend différentes opérations qui permettent de transformer les fibres du lin en fil. Les procédés sont multiples et son choix dépend du type de produit que l’on cherche à obtenir et du type de fibres utilisées.